Forklift, mon obsession

Je regarde souvent le plancher les jours de weekends, comme s'il allait me raconter une histoire. Plutôt qu'il me déçoive encore, je suis allé marcher dehors quatre bonnes heures. Présentement, mes pieds brulent et c'est la joie.

J'ai passé par le magasin d'outils industriels situé à deux pas de ma job. C'est là qu'ils vendent le forklift que j'espère me payer cet été. Je pensais trouver le magasin ouvert mais non. Par chance, la machine de mes rêves était là, stationnée sur le gazon, ne désirant que moi.

Je me suis assis sur le siège. C'était très bon. Je m'imaginais au volant du bolide dans tous les scénarios possibles: pour aller travailler, pour me rendre au café et bloguer, pour faire le show off sur Ste-Catherine, pour voyager vers les villes miteuses et ne plus jamais revenir... rien ne pourra m'arrêter quand ce forklift m'appartiendra.

J'ai osé appuyer sur le centre du volant afin d'entendre le klaxon. De sa caresse abrasive sur les tympans, le cri de la bête a provoqué en moi un grand frisson qui traversait lentement le corps. L'homme et la machine ont fait l'amour.

J'ai continué la marche tranquillement en rêvassant comme un enfant avant Noël. Je sens que je vais bien dormir cette nuit.